Traité de Corbeil (1258)

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Sceau de Guillaume de Roquefeuil
Montalba-le-Château, sur Puig Pedrós : borne-frontière du traité de Corbeil (1258) qui marque l'ancienne frontière entre le royaume de France et la principauté de Catalogne. Au loin : le massif du Canigou.

Le traité de Corbeil de 1258 est un traité signé le [1],[2],[3] au prieuré de Saint-Jean-en-l'Isle[3], à Corbeil-Essonnes[1],[2], entre les représentants du roi d'Aragon et comte de Barcelone et d'autres comtés catalans Jacques Ier[1],[n. 1], et ceux du roi de France Louis IX[4].

Par ce traité, le roi de France renonce à ses prétentions sur les comtés de la Marche d'Espagne et le roi d'Aragon et comte de Barcelone et d'autres comtés catalans, renonce de son côté à certaines de ses prétentions dans le Languedoc (sauf Montpellier entre autres).

Présentation

Ce traité fixe la frontière du royaume de France au sud des Corbières, gardée côté français par les forteresses de Termes, Aguilar, Niort, Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens.

Le roi de France Louis IX renonce à ses droits historiques de suzeraineté[5] sur les comtés catalans[6] : le Roussillon et la Cerdagne[5], et les autres aux sud des Pyrénées, dont le comté de Barcelone[5],[7]. Ces droits sont essentiellement issus de la possession par Charlemagne de la Marche d'Espagne, qui dans les faits n'étaient plus sous la domination des rois de France mais sous la suzeraineté du roi d'Aragon comte de Barcelone.

En contrepartie, le roi d'Aragon Jacques Ier renonce d'une manière général à ses droits de suzeraineté sur les territoires situés au nord du Roussillon et de la Cerdagne. Cela comprend

  • les différentes forteresses citées ci-dessus[8],
  • un ensemble de territoires avec une suzeraineté effective (exp. Gévaudan) ou revendiquée (exp. duché de Narbonne),
  • des territoires dépendants du comte de Toulouse et précédemment inféodés par le comte Raymond VI au roi Pierre I de Catalogne (Pierre II[8]),
  • le comtés et vicomtés cédés en par le roi Alphonse I de Catalogne (Alphonse II) au vicomte Roger III de Béziers[8], Carcassonne[5] et Razès[5], avec le Lauraguais et le Minervois.

Le roi d'Aragon Jacques Ier ne conserve que la seigneurie de Montpellier, la vicomté de Carlat et la baronnie d'Aumelas[9].

Organisation du traité

Le traité est rédigé en latin médiéval en un bloc de texte compact qui peut être organisé comme suit[10],[11] :

  • Titre : « Instrument de paix entre Louis roi de France et Jacques roi d'Aragon, convenue en raison de certaines terres restituées entre eux. »
  • Les ambassadeurs du roi d'Aragon, munis de leurs procurations se sont rendus auprès du roi de France.
  • Le roi d'Aragon renoncent à un ensemble de territoires au nord :
    • Carcassonne et le Carcassès, Rennes et le Razès, Laurac et le Lauragais, Termes et le Termenès, Minerve et le Minervois, Fenouillet et le Fenouillèdes, Peyrepertuse et le Peyrepertusès le comté de Millau et du Gévaudan, Nîmes et le Nîmois, le comté de Toulouse et Saint-Gilles,
  • Le cas particulier des fiefs mouvants est traité : si un fief mouvant du sud dépendait d'un fief du nord, il appartiendra au roi d'Aragon, et réciproquement pour le roi de France.
  • Les ambassadeurs, au nom du roi d'Aragon, renoncent aussi à d'autres territoires du nord :
    • Béziers et sa vicomté, Agde et l'Agathois, Albi et l'Albigeois, Rodez et le Rouergue, le comté de Foix, Cahors et le Quercy, Narbonne et son duché, Puylaurens, Quéribus, Château Fidèle et le pays de Sault, Crédona et sa vicomté.
    • Toulouse et tout le comté de Toulouse et Saint-Gilles, les terres d'Agenais et de Venaissin ; ainsi que dans toute autre possession de Raymond ancien comte de Toulouse.
  • Les ambassadeurs s'engagent en leur nom et au nom du roi d'Aragon à respecter ce traité, en présence notamment du fils ainé du roi de France.

Notes et références

Notes

  1. Les signataires du traité sont : Arnau de Gurb, évêque de Barcelone ; Guillaume, prieur de Sainte-Marie de Corneilla ; et Guillaume de Roquefeuil, lieutenant de Montpellier.

Références

  1. a b et c Claramunt Rodríguez 2014, p. 477, en part. n. 3.
  2. a et b Guilleré 2009.
  3. a et b Pletinckx 2008, p. 26.
  4. « 11 mai 1258 - Traité de Corbeil », Notice, sur herodote.net (consulté le ).
  5. a b c d et e Duvernoy 1998, p. 191.
  6. Claramunt Rodríguez 2014, p. 477 et 479.
  7. Claramunt Rodríguez 2014, p. 479.
  8. a b et c Claramunt Rodríguez 2014, p. 477.
  9. Claramunt Rodríguez 2014, p. 476-477.
  10. Diana Sousa Costa Pardal 2020, p. 103-111.
  11. Narica 2020.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Claramunt Rodríguez 2014] Salvador Claramunt Rodríguez, chap. 3.6 « Le traité de Corbeil (), fin de l'expansion vers le nord », dans Salvador Claramunt Rodríguez (avant-propos de Dídac Ramírez (ca) et présentation de María Isabel del Val Valdivieso), Societat, cultura i món mediterrani a l'Edat Mitjana : recull d'articles [« Société, culture et monde méditerranéen au Moyen Âge : recueil d'articles »], Barcelone, Université de Barcelone, coll. « Homenatges » (no 47), , 1re éd., 1 vol., 536-[8], 23 cm (ISBN 84-475-3831-1 et 978-84-475-3831-7, OCLC 897810311, SUDOC 182340953, présentation en ligne, lire en ligne), part. 3 (« Calalunya, la Corona d'Aragó i el Mediterrani ») [« (La) Catalogne, la Couronne d'Aragon et la (mer) Méditerranée »], p. 473-480.
  • [Duvernoy 1998] Jean Duvernoy, chap. I.B.7 « Le procès de Pierre de Fenouillet et d'Hugues de Saissac (-) », dans Maïté Lafourcade (éd.) (préf. d'Olivier Guillot), La frontière des origines à nos jours (actes des Journées de la Société internationale d'histoire du droit, tenues à Bayonne les , et ), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, , 1re éd., 1 vol., [12]-519, 24 cm (ISBN 2-86781-223-2 et 978-2-86781-223-1, OCLC 398028787, BNF 37000195, SUDOC 004527658, présentation en ligne, lire en ligne), I (« La frontière et au-delà »), B (« Au-delà de la frontière »), p. 185-199.
  • [Guilleré 2009] Christian Guilleré (éd.), Le Traité de Corbeil () : actes des journées d'études de Paris-Corbeil ( et ), Paris, Klincksieck, coll. « Paris et Île-de-France : mémoires publiés par la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France » (no 60), , 1re éd., 1 vol., [153]-431, 23 cm (OCLC 758350609, SUDOC 146990153, présentation en ligne).
  • [Pletinckx 2008] Anne Pletinckx (responsable des Archives communales de Corbeil-Essonnes), « Histoire : commémoration du 750e anniversaire du traité de Corbeil [php] », Vivre à Corbeil-Essonnes, mensuel d'informations municipales, no 135,‎ , part. 2 (« Corbeil-Essonnes, c'est vous »), art. 3, p. 26-27 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • [Tréton 2018] Rodrigue Tréton, « Le traité de Corbeil-Barcelone (1258) : contexte et enjeux de la mise en place de la frontière franco-aragonaise », Bulletin de la Société d'Études Scientifiques de l'Aude, t. CXVIII,‎ , p. 59-78.
  • [Diana Sousa Costa Pardal] (pt) Diana Sousa Costa Pardal, « A Diplomacia Hispânica Medieval : Tratados de Paz e de Fronteira entre 1065 e 1312. » [PDF], (consulté le )
  • [Narica 2020] Maria Narica, « Traité de Corbeil de 1258, traduit et mise en page librement » (consulté le )

Article connexe

Liens externes

  • (la) Instrumentum de pace inter Ludovicum, regem Franciœ, et Jacobum, regem Aragonum, pacta, propter quasdam terras sibi invicem restitutas, sur francearchives.fr :
    Texte intégral de l'original scellé conservé aux Archives nationales, Trésor des Chartes, série J, 589

.

  • (ca) RoA, « tractat de Corbeil », sur enciclopedia.cat, Gran Enciclopèdia Catalana.
  • « Traité de Corbeil », Les comtes-rois d'Aragon (1162-1258), sur histoireduroussillon.free.fr (consulté le ).
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