Le Chant des chemins de fer

Chant des chemins de fer op. 19 n^o 3 (H 110)
Page de titre du manuscrit autographe.

Genre	cantate
Musique	Hector Berlioz
Texte	Jules Janin
Langue originale	français
Effectif	ténor, chœur et orchestre
Durée approximative	9 min
Dates de composition	1846
Création	14 juin 1846 Lille, Hôtel de ville
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Le Chant des chemins de fer est une cantate d’Hector Berlioz pour ténor solo, chœur et orchestre composée en juin 1846 sur des paroles de Jules Janin et créée le 14 juin 1846 pour l’inauguration de la gare de Lille.

Circonstances de la composition

L’œuvre est une commande de la ville de Lille. D’après sa correspondance, Berlioz l’aurait composée dans l’urgence en trois nuits, interrompant l’écriture de La Damnation de Faust.

Berlioz qui a voyagé dans le train inaugural a passé huit jours à Lille et dirigé le Chant des chemins de fer et à la même occasion le final de sa Symphonie funèbre et triomphale à la tête d’un orchestre militaire de 150 instrumentistes à vent et de chanteurs du conservatoire de Lille^[1].

Berlioz avait accepté que l’accord final soit ponctué d’une canonnade qui n'a pu avoir lieu^[2].

Paroles

Le texte est de Jules Janin, ami de Berlioz et saint-simonien^[3]. Berlioz se serait enthousiasmé à cette époque pour le saint-simonisme^[4].

C’est le grand jour, le jour de fête,
Jour du triomphe et des lauriers.
Pour vous, ouvriers,
La couronne est prête.
Soldats de la paix,
C’est votre victoire ;
C’est à vous la gloire
De tant de bienfaits.
Les cloches sonnent dès l’aurore,
Et le canon répond sur les remparts.
Sous l’oriflamme tricolore
Le peuple accourt de toutes parts.
Que de montagnes effacées !
Que de rivières traversées !
Travail humain, fécondante sueur !
Quels prodiges et quel labeur !
Les vieillards, devant ce spectacle,
En souriant descendront au tombeau,
Car à leurs enfants ce miracle
Fait l’avenir plus grand, plus beau.
Les merveilles de l’industrie
Nous, les témoins, il faut chanter
La paix ! Le Roi ! L’ouvrier ! La patrie !
Et le commerce et ses bienfaits !
Que dans les campagnes si belles
Par l’amitié les peuples plus heureux
Élèvent leurs voix solennelles
Jusqu’à Dieu caché dans les cieux !

Musique

La musique est nerveuse et vigoureuse, l’orchestration bondissante. La cantate comporte aussi une prière andante religioso.

On peut trouver l’ensemble grandiloquent et lourd. L’exécution des trois couplets et refrain dure environ 9 minutes.

Postérité

L’œuvre a été incorporée avec d’autres compositions dans les Feuillets d'album, comme opus 19 n^o 3. Elle est assez rarement jouée. Une des exécutions est celle de l’orchestre symphonique de la SNCF avec les chœurs de l’Oratoire à l’occasion d’un Congrès de l'Association internationale du congrès des chemins de fer (AICCF) en 1966^[5].

L’œuvre a été jouée lors de l'inauguration de Lille 2004 capitale Européenne de la Culture.

Notes et références

↑ « Sources de presse d'époque », sur hberlioz.com (consulté le 23 mars 2019).
↑ « Lettres écrites par Berlioz », sur hberlioz.com (consulté le 23 mars 2019).
↑ Philippe Rekacewicz, « La musique et l'utopie du rail », sur visionscarto.net, 20 juillet 2010 (consulté le 23 mars 2019).
↑ Pierre-René Serna, « CHANT SOCIAL ET CHEMINS DE L’UTOPIE », sur hberlioz.com (consulté le 23 mars 2019).
↑ (en) Steven Van Impe, « Berlioz Rarities: Le chant des chemins de fer » (consulté le 23 mars 2019).

Liens externes

Ressources relatives à la musique :
- International Music Score Library Project
- AllMusic
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Notices d'autorité :
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v · m Œuvre musicale d'Hector Berlioz
Opéras et opéras-comiques	Béatrice et Bénédict, op. 27 Benvenuto Cellini, op. 23 Les Troyens, op. 29
Symphonies	Harold en Italie, op. 16 Roméo et Juliette, op. 17 Symphonie fantastique, op. 14 Symphonie funèbre et triomphale, op. 15
Ouvertures	Cinq ouvertures Le Carnaval romain, op. 9 Le Corsaire, op. 21 Les Francs-juges, op. 3 Le Roi Lear, op. 4 Waverley, op. 1
Œuvre concertante	Rêverie et caprice, op. 8 pour violon et orchestre
Oratorios	La Damnation de Faust, op. 24 L'Enfance du Christ, op. 25
Musique sacrée et chorale	Requiem, op. 5 Te Deum, op. 22
Musique profane et chorale	Lélio ou le Retour à la vie, op. 14b Sara la baigneuse, op. 11 Le Temple universel, op. 28 Tristia, op. 18 Vox populi, op. 20
Mélodies	Aubade La Captive, op. 12 Feuillets d'album, op. 19 Le Chant des chemins de fer Le Chasseur danois Zaïde Fleurs des landes, op. 13 Le Jeune Pâtre breton Irlande, op. 2 La Belle Voyageuse Hélène Les Nuits d'été, op. 7
Cantates	Quatre cantates du prix de Rome Cléopâtre Herminie La Mort d'Orphée Sardanapale Le Cinq mai, op. 6 L'Impériale, op. 26 Scène héroïque
Musique pour orgue	Trois pièces pour orgue mélodium
Orchestrations	Chant du neuf thermidor et La Marseillaise (Rouget de Lisle) Plaisir d'amour (Martini) Récitatifs pour Der Freischütz et l'Invitation à la valse (Weber) Le Roi des aulnes (Schubert)
Œuvres inachevées, reprises ou abandonnées	Ballet des ombres (repris dans Roméo et Juliette) Les Francs-Juges (opéra, inachevé) Huit scènes de Faust (reprises dans La Damnation de Faust) Messe solennelle (reprise dans Benvenuto Cellini, le Requiem et le Te Deum) La Nonne sanglante (opéra inachevé, repris par Gounod) Rob Roy (ouverture, reprise dans Harold en Italie) Symphonie en La (abandonnée)
Œuvres dédiées	Faust-Symphonie (Liszt)
Voir aussi : Catalogue des œuvres d'Hector Berlioz, Œuvre littéraire d'Hector Berlioz et la catégorie Œuvre d'Hector Berlioz