Figurines de Lewis

Les figurines de Lewis
haut : roi, dame, évêque (fou)
milieu : cavalier, tour, pion
bas : détail de la reine.

Les figurines de Lewis (ou figurines de Uig) constituent un ensemble de figurines représentant des pièces du jeu d'échecs datant du XIIe siècle, découvertes en 1831 dans la baie de Uig, sur l'île de Lewis, une des îles Hébrides en Écosse.

Description

Presque toutes les pièces de la collection (93 au total, dont 78 pièces de jeu d'échecs) sont gravées dans de l'ivoire de morse, et quelques-unes sont faites à partir de dents de baleine.

L'ensemble comprend huit rois, huit dames, seize fous (représentés en évêques, car le mot anglais pour cette pièce du jeu est bishop, qui signifie évêque), quinze cavaliers, douze tours, et dix-neuf pions. Toutes les pièces sont des sculptures à figure humaine, sauf les pions (qui sont plus petites et simples et ressemblent à des pierres tombales gravées). Les cavaliers sont présentés montés (sur des chevaux plutôt réduits) portant des lances et boucliers, et toutes les figures humaines ont des expressions contrites (sauf quatre tours, qui sont présentées sous forme de berserkers, au regard fou et mordant leur bouclier dans une rage de bataille).

Liste des figurines[1]
Description Collection Référence Hauteur (mm) Groupe Jeu
Roi NMS 19 96 D 2
Roi NMS 20 73 X 4
Roi BM 78 102 A 1
Roi BM 79 102 D 1
Roi BM 80 89 B 3
Roi BM 81 91 B 3
Roi BM 82 95 X 2
Roi BM 83 79 C 4
Dame NMS 21 92 D 2
Dame NMS 22 70 C 4
Dame NMS 23 93 D 2
Dame BM 84 96 C 1
Dame BM 85 80 B 3
Dame BM 86 80 B 3
Dame BM 87 76 X 4
Dame BM 88 97 C 1
Fou (Évêque) NMS 24 92 E 2
Fou (Évêque) NMS 25 93 D 2
Fou (Évêque) NMS 26 73 B 4
Fou (Évêque) BM 89 97 D 1
Fou (Évêque) BM 90 97 D 1
Fou (Évêque) BM 91 87 B 3
Fou (Évêque) BM 92 82 B 4
Fou (Évêque) BM 93 82 D 4
Fou (Évêque) BM 94 89 C 3
Fou (Évêque) BM 95 95 C 2
Fou (Évêque) BM 96 95 C 1
Fou (Évêque) BM 97 76 B 4
Fou (Évêque) BM 98 95 D 2
Fou (Évêque) BM 99 83 C 3
Fou (Évêque) BM 100 102 C 1
Fou (Évêque) BM 101 83 C 3
Cavalier NMS 27 89 X 2
Cavalier BM 102 73 C 4
Cavalier BM 103 73 C 4
Cavalier BM 104 88 C 3
Cavalier BM 105 80 X 3
Cavalier BM 106 80 X 3
Cavalier BM 107 84 A 3
Cavalier BM 108 89 A 2
Cavalier BM 109 79 B 4
Cavalier BM 110 91 A 2
Cavalier BM 111 90 A 2
Cavalier BM 112 103 X 1
Cavalier BM 113 100 A 1
Cavalier BM 114 101 A 1
Cavalier BM 115 100 A 1
Gardien NMS 28 92 E 2
Gardien NMS 29 82 E 3
Gardien BM 116 100 A 1
Gardien BM 117 98 A 1
Gardien BM 118 93 A 2
Gardien BM 119 90 D 2
Gardien BM 120 89 B 3
Gardien BM 121 79 X 4
Gardien BM 122 71 D 4
Gardien BM 123 92 X 2
Gardien BM 124 85 C 3
Gardien BM 125 82 C 3

Histoire

Selon James Robinson, du British Museum, ces pièces auraient pu être fabriquées à Trondheim, en Norvège, au XIIe siècle, ou bien dans un autre pays nordique. À cette époque, les Hébrides, ainsi que d'autres groupes d'îles écossaises, étaient sous la domination de la Norvège, mais d'autres historiens[Qui ?] pensent que les figurines de Lewis auraient été cachées (ou perdues) après un problème pendant leur transport de la Norvège aux colonies norvégiennes riches de la côte est de l'Irlande.

Les pièces ont été trouvées en 1831 sur une bande de sable au bout de la baie de Uig, sur la côte ouest de l'île de Lewis. Il n'existe aucun rapport contemporain décrivant leur découverte, mais il est connu qu'elles ont été trouvées dans une petite chambre en pierres sèches, une vingtaine de centimètres sous le niveau du sol.

Elles ont été présentées par Roderick Ririe à une rencontre de la Society of Antiquaries of Scotland, le 11 avril 1831[2]. Les pièces d'échec ont ensuite été séparées. Dix furent achetées par Kirkpatrick Sharpe et les autres (soixante-sept pièces et quatorze pions) ont été achetées pour le British Museum.

Charles Kirkpatrick Sharpe (en) a ensuite trouvé[Comment ?] une autre pièce de Lewis ce qui a monté sa collection à onze, qui ont été ensuite vendues à Lord Londesborough. Elles ont été à nouveau cédées en 1888, mais cette fois à la Society of Antiquaries of Scotland, qui en a fait don au musée royal d'Écosse d'Édimbourg.

Les pièces appartenant au British Museum y sont exposées dans la salle 42 avec le code d'exposition M&ME 1831,11-1.

Des cinq pièces disparues (un cavalier et quatre gardiens) depuis la découverte, un gardien a été retrouvé en 2018 dans la famille d'un antiquaire qui l'avait acheté en 1964[3].

Les figurines de Lewis dans la culture populaire

Le style unique de la cache de Lewis a inspiré la série d'animation en anglais Noggin the Nog.

En 2001, le film Harry Potter à l'école des sorciers présente un jeu d'échecs sorcier auquel Harry et Ron jouent, présentant une dame rouge du jeu de Lewis.

Les figurines de Lewis apparaissent dans deux romans de Peter May : Dans L'Île des chasseurs d'oiseaux, aux pages 261 et 265 de l'édition en français de 2013 chez Actes Sud, et dans Le Braconnier du lac perdu (titre original : The Chessmen, soit « les pièces d'échecs » en anglais). Dans le premier roman, il raconte les circonstances de la découverte de ces figurines. Dans le second roman, l'un des personnages en sculpte des reproductions, destinées à être utilisées pour une animation touristique.

Certaines figurines, les pions, les chevaliers, les fantassins et les rois, sont également représentées dans une partie d'échecs entre deux rois, dans la cinématique d'introduction du jeu Age of Empires II: The Age of Kings.

  • Deux rois et deux dames des figurines de Lewis du British Museum.
    Deux rois et deux dames des figurines de Lewis du British Museum.
  • Une sélection d'autres pièces, avec une ligne de fous (évêques) à l'arrière et une ligne de cavaliers.
    Une sélection d'autres pièces, avec une ligne de fous (évêques) à l'arrière et une ligne de cavaliers.
  • Autre exposition du Muséum britannique.
    Autre exposition du Muséum britannique.
  • Figurine représentant probablement un berserker mordant son bouclier.
    Figurine représentant probablement un berserker mordant son bouclier.
  • Deux tours, dont un berserker, de la collection du Musée national d'Écosse.
    Deux tours, dont un berserker, de la collection du Musée national d'Écosse.
  • Une reproduction en résine d'un des rois.
    Une reproduction en résine d'un des rois.

Notes et références

  1. Caldwell, Hall et Wilkinson 2009, p. 156-162.
  2. Murray 1913, p. 759.
  3. (en) Mark Brown, « Lewis chessmen piece bought for £5 in 1964 could sell for £1m », The Guardian,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) David H Caldwell, Mark A. Hall et Caroline M. Wilkinson, « The Lewis Hoard of Gaming Pieces: A Re-examination of their Context, Meanings, Discovery and Manufacture », Medieval Archaeology, vol. 53, no 1,‎ (DOI 10.1179/007660909X12457506806243).
  • (en) Frederic Madden, « Historical remarks on the introduction of chess into Europe, and on the ancient chessmen discovered in the Isle of Lewis », Archaeologia, vol. 24,‎ (lire en ligne).
  • (en) H. J. R. Murray, A History of Chess, Oxford University Press, (lire en ligne).
  • N. Stratford, The Lewis chessmen and the enigma of the hoard (The British Museum Press, 1997)
  • (en) Jim Tate, I. Reiche, F. Pinzari, J. Clark et D. Caldwell, « History and Surface Condition of the Lewis Chessmen in the Collection of the National Museums Scotland (Hebrides, late 12th-early 13th centuries) », ArcheoSciences, no 35,‎ (DOI 10.4000/archeosciences.3342).
  • Michael Taylor, The Lewis Chessmen (British Museum Publications Limited)
  • (en) Daniel Wilson, The archaeology and prehistoric annals of Scotland, Sutherland & Knox, (lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

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