Eugène Pottier

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Eugène Pottier
Eugène Pottier vers 1870-1875
Fonction
Maire du 2e arrondissement de Paris
-
Pierre Tirard
E. E. Dubois (d)
Biographie
Naissance
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Paris (Restauration)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
18e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Tombe d'Eugène Pottier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Eugène Edine PottierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Poète, communard, écrivain, homme politique, dessinateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Membre de
Arme
Garde nationaleVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflits
Condamnation
Œuvres principales
L'InternationaleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture de Pottier au Père-Lachaise.

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Eugène Edine Pottier, né le à Paris où il est mort le , est un goguettier, poète et révolutionnaire français, auteur des paroles de L'Internationale.

Biographie

Dessinateur sur étoffes, Eugène Pottier compose sa première chanson, Vive la Liberté, en . En , il publie Il est bien temps que chacun ait sa part. Il participe à la Révolution de 1848. Sous le Second Empire, il crée une maison d'impression sur étoffes et, en , il est à l'origine de la création de la Chambre syndicale des dessinateurs, qui adhère ensuite à la Première Internationale.

Lorsque la France déclare la guerre à la Prusse en , il est signataire du manifeste de la section parisienne de l'Internationale dénonçant la guerre[1]. Membre de la garde nationale, il participe aux combats durant le siège de Paris de 1870, puis il prend une part active à la Commune de Paris, dont il est élu membre pour le 2e arrondissement. Il siège à la commission des Services publics. Il participe aux combats de la Semaine sanglante. En juin , caché dans Paris, il compose son poème L'Internationale et se réfugie en Angleterre. Condamné à mort par contumace le , il s’exile aux États-Unis, d'où il organise la solidarité pour les communards déportés. C'est de là aussi qu'il adhère à la franc-maçonnerie[2],[3], puis au Parti ouvrier socialiste d'Amérique. Ruiné et à demi paralysé, il revient en France après l’amnistie de 1880.

Eugène Pottier fréquente les goguettes. En , il présente une chanson au concours de la célèbre Lice chansonnière et remporte la médaille d'argent.

Il retrouve à cette occasion le chansonnier Gustave Nadaud qu'il avait croisé en et à qui il avait alors fait une forte impression[4].

Grâce à ces retrouvailles, une cinquantaine de chansons sont publiées pour la première fois en et sauvées de l'oubli par Nadaud, qui, très loin de partager ses opinions politiques, admire néanmoins beaucoup le talent poétique de Pottier, dont il a financé l'impression du recueil, en terminant sa préface élogieuse par ce distique :

La politique nous sépare
Et la chanson nous réunit.

Cette initiative de Nadaud incitera les amis politiques de Pottier à publier, en , ses Chants révolutionnaires, volume comprenant une préface d'Henri Rochefort[5], et incluant pour la première fois le texte de L'Internationale.

C'est la même année qu'un jeune professeur guesdiste, Charles Gros, lui-même poète, remarque le texte et le communique à la section lilloise du Parti ouvrier. Gustave Delory, futur maire de Lille demande alors à Pierre Degeyter, autre Lillois, quoique né le à Gand, de le mettre en musique[6].

Eugène Pottier acquiert la célébrité un an après sa mort, en . Une souscription est ouverte dès [7] par le journal la Clameur Révolutionnaire de Louis Besse, pour qu'un monument soit érigé en son honneur, mais celui-ci ne verra jamais le jour et il faudra attendre pour que seule sa tombe soit modestement décorée.

Ses chansons sont reprises après sa mort, que ce soit par des artistes d'inspiration socialiste, communiste, anarchiste ou libertaire. En 2010, Sébastien Ducret a mis en musique plus d'une vingtaine de textes d'Eugène Pottier[8]. Le premier disque entièrement consacré à Eugène Pottier est sorti en , il s'intitule : Quel est le fou ?

Eugène Pottier est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (95e division) à Paris.

Dans sa chanson La commune, Jean Ferrat évoque le combat de Pottier:

« Il y a cent ans commun commune, comme un espoir mis en chantier

Ils se levèrent pour la Commune en écoutant chanter Pottier »

Recueils de poèmes et chansons

  • Poésies d'économie sociale et chants socialistes révolutionnaires, Paris : H. Oriol, 1884
  • Quel est le fou ? chansons, préface de Gustave Nadaud, Paris : H. Oriol, 1884
  • Chants révolutionnaires, préface de Henri Rochefort, appréciations de Gustave Nadaud et de Jules Vallès, Paris : Dentu, 1887 Texte en ligne (1) sur Wikisource (2) sur Gallica (3) sur le site de la Bibliothèque municipale de Lisieux
  • Œuvres complètes, rassemblées, présentées et annotées par Pierre Brochon, Paris : F. Maspero, 1966
  • Poèmes, chants & chansons, précédés d'une notice par Jules Vallès, illustré par Steinlen, Willette, Grün et al., Cœuvres-&-Valsery : Ressouvenances, 1997
  • Poèmes et chansons, choisis et présentés par Jacques Gaucheron, Pantin : Le Temps des cerises, 1999

Notes et références

  1. Kristin Ross, « L’internationalisme au temps de la Commune », sur Le Monde diplomatique,
  2. Eugène Pottier, Chants Révolutionnaires, ix.
  3. Marc de Jode, Monique Cara et Jean-Marc, Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie, Paris, Larousse, , 640 p. (ISBN 978-2-03586-136-8, lire en ligne), p. 506.
  4. Le récit de cette rencontre improbable est conté dans Jean-François Gonon, Histoire de la chanson stéphanoise et forézienne depuis son origine jusqu'à notre époque, Saint-Étienne, Imprimerie coopérative L'Union typographique, (lire en ligne), xxvi.
  5. Brécy, 1990, p. 136.
  6. Chloé Leprince, « L'histoire de "L'Internationale", poème mal-aimé devenu hymne planétaire », radiofrance.fr, (consulté le )
  7. "L'Intransigeant" du
  8. Quel est le fou ? (le monde ou moi ?)

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Choury, Eugène Pottier, auteur de l'Internationale, Paris, les Amis de la Commune de Paris-1871, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Ernest Museux, Eugène Pottier et son œuvre : les défenseurs du prolétariat, Paris, Jean Allemane, (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Ernest Museux, Almanach Eugène Pottier pour 1912, Paris ; Saint-Quentin, s. n., s. d. (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Robert Brécy, Florilège de la chanson révolutionnaire, De 1789 au Front populaire, Éditions ouvrières, 1990 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Léo Campion, Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas : les Maillons libertaires de la chaîne d'union, Éditions Alternative libertaire, 1996, lire en ligne, pdf.
  • Revue Chansonia, bulletin 19 (avril 2008) : Histoire de l'Internationale, par Adrien Eche

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notices biographiques

  • Jules Clère, Les hommes de la Commune : Biographie complète de tous ses membres, Paris, Libraire-éditeur É. Dentu, , xiv-195, 1 vol. in-18 (OCLC 457798492, lire en ligne sur Gallica), p. 128-130
  • Paul Delion, Les membres de la Commune et du Comité central, Paris, A. Lemerre éditeur, , 446 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 163-167
  • Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, Coaraze, L'Amourier éditions, coll. « Bio », (1re éd. 1971), 799 p. (ISBN 978-2-36418-060-4, ISSN 2259-6976, présentation en ligne), p. 633-634
  • « Notice Pottier Eugène, Edme », sur maitron.fr, Le Maitron, dictionnaire bibliographique du mouvement ouvrier et du mouvement social, Association Les Amis du Maitron (consulté le )
    • « Notice Pottier Eugène, Edme [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] », sur maitron.fr, Le Maitron, Association Les Amis du Maitron (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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